Les troubles de convergence oculaire et l'ostéopathie
Qu'est ce que l'insuffisance de convergence
L’insuffisance de convergence est un trouble de la fonction de convergence sans anomalie de la position de repos.
Elle est caractérisée par une diminution de l’amplitude de fusion en convergence de près mais également de loin.
L’insuffisance de convergence n’est pas une paralysie oculomotrice, le nerf oculomoteur fonctionne correctement. C’est un trouble fonctionnel sans anomalie de la position de repos.
Elle est de plus en plus fréquente dans notre société à cause de l’utilisation massive des écrans d’ordinateur, de téléphone et de télévision.
Elle n’est pas visible à l’œil nu mais cause de multiples désagréments aux patients, ce qui les amènent à consulter.
Une rééducation orthoptique est généralement mise en place pour diminuer voire faire disparaître ces désagréments, et pour apprendre au patient à faire converger ses deux yeux de façon identique.
Ce sont généralement les symptômes de l’insuffisance de convergence qui amènent le patient à consulter. Ils sont donc révélateurs de l’hypoconvergence.
Les symptômes de l'insuffisance de convergence
Les symptômes de l’insuffisance de convergence apparaissent généralement de façon progressive. Il est donc difficile au patient de préciser le début de ses troubles. De plus, les symptômes sont souvent rattachés aux conditions de travail, notamment au travail sur l’ordinateur.
Les symptômes les plus fréquents sont :
- Fatigue générale
- Céphalées souvent hémicrâniennes : temporales, occipitales, frontales, orbitaires ou rétro-orbitaires
- Douleurs oculaires : picotement, brûlure, sécheresse oculaire
- Asthénopie de fixation : fatigue visuelle liée à la fatigue des muscles oculomoteurs et ciliaires
- Cervicalgies, dorsalgies, douleur de la ceinture scapulaire
- Photophobie, larmoiement, prurit oculaire, diplopie
- Sensation vertigineuse ou d’instabilité, trouble de l’évaluation de la distance, du relief la nuit et lors de la conduite automobile nocturne
- Obnubilation (baisse de la vigilance oculaire), troubles de la concentration, troubles mnésiques, scolaires, somnolence lors de la lecture ou en regardant la télévision
- Manque d’endurance oculaire, lenteur visuelle, lecture pénible
Ces symptômes peuvent varier en fonction de l’état général et psychique du patient.
Les insuffisances de convergence chez l’enfant ou l’adolescent peuvent également entraîner des difficultés scolaires à cause de manque d’attention, des pertes de vigilance, la tendance à la somnolence, des troubles de la compréhension et une altération de la mémorisation. Ces difficultés scolaires ne sont pas systématiquement reliées à un déséquilibre binoculaire, ce qui entraîne un retard de diagnostic et donc une aggravation de la difficulté scolaire.
Un bilan orthoptique est nécessaire pour évaluer l’insuffisance de convergence.
L’ostéopathie et les troubles de convergence oculaire
L’ostéopathie peut être bénéfique dans l’insuffisance de convergence car c’est un trouble fonctionnel sans anomalie de repos. Les structures qui interviennent dans la convergence oculaire sont susceptibles d’être en dysfonction ostéopathique et donc d’entraîner une hypoconvergence.
Les facteurs pouvant entraîner une insuffisance de convergence oculaire sont entre autres :
- Des dysfonctions ostéopathiques crâniennes ou cervico-dorsales
- Un déséquilibre postural
Le but du traitement ostéopathique est de :
- Diminuer voire faire disparaître les symptômes associés à l’insuffisance de convergence qui sont : fatigue, céphalées, cervicalgies, dorsalgies, douleurs scapulaires, douleurs oculaires, photophobie, conduite automobile pénible (surtout la nuit), somnolence lors de la lecture…
- Aider à la correction de l’hypoconvergence oculaire
- Avoir un effet durable sur l’hypoconvergence oculaire
L’effet sur les troubles de convergence oculaire est variable. En fonction de la cause, l’ostéopathie peut être plus ou moins efficace.
Un travail conjoint avec l’orthoptiste est nécessaire pour avoir des résultats plus rapides et durables. Parfois, il est nécessaire d’avoir une prise en charge orthodontique ou posturale.
Quelques conseils pour diminuer la fatigue oculaire
- Porter ses lunettes dès le début de l’activité et non une fois la fatigue ressentie et installée
- Faire vérifier régulièrement ses lunettes et s’assurer qu’elles sont bien ajustées et stables sur le visage, transparentes car nettoyées régulièrement
- Eviter un mauvais éclairage, insuffisant, éblouissant ou altérant les contrastes par mauvaise orientation
- Veiller à une ergonomie visuelle pertinente c’est-à-dire adaptée à la morphologie et à la tâche à accomplir
- Cligner fréquemment, volontairement, en exagérant le mouvement pour activer les glandes lacrymales. En effet, avec la concentration, le clignement des paupières diminue de 20 par minute en moyenne à 8 lors du travail sur l’ordinateur, les larmes se raréfient, les cornées et conjonctives s’irritent parfois et la fatigue oculaire augmente
- Fermer les yeux quelques instants, régulièrement, pour relâcher les muscles oculaires
- Rechercher régulièrement la vision éloignée quand la tâche requiert une vision rapprochée prolongée
- Regarder dans tous les sens, sans bouger la tête, les mouvements amples des yeux balayant lentement vers les angles de la pièce, le plafond, le sol détendent les muscles contractés
- Faire des mouvements de rotation de tête lents et amples pour détendre la nuque
- Faire des pauses et bouger pour activer la circulation.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter votre ostéopathe.
Magalie Quinti
Ostéopathe D.O à Beausoleil
Proche de Monaco