Magalie Quinti
Ostéopathe DO Beausoleil

L'anatomie de l'oeil : les différentes structures musculaires


L’œil est ovoïde et sa taille adulte est de vingt-cinq millimètres de diamètre sagittal. Sa croissance est inachevée avant un an, il présente sa taille définitive vers l’âge de trois ans. En revanche, la taille, la forme et l’orientation de la cavité orbitaire se développent jusqu’à que l’enfant ait atteint l’âge de onze ou douze ans, c’est pour cela que nous inclurons uniquement dans l’étude les enfants de plus de douze ans.

 

L’œil est de consistance très ferme du fait de la tension de ses liquides internes et n’occupe que la moitié antérieure de l’orbite. Il est séparé de la partie postérieure contenant le complexe vasculo-nerveux, musculaire et adipeux, par un élément fibreux important : la capsule de Tenon.

Le globe oculaire

La capsule de Tenon

La capsule de Tenon est une membrane fibro-élastique en forme de calotte sphérique, englobant dans sa concavité la partie postérieure du globe dont elle est séparée par une mince couche de tissu celluleux très lâche. Elle est constituée de fibres de collagènes, de fibres élastiques et de fibres musculaires lisses. Des fibres striées, extérieures à la capsule, viennent s’insérer sur son bord postérieur. Ces fibres proviennent de la couche orbitaire des muscles droits.

 

Elle joue le rôle d’articulation et permet les mouvements de rotation de l’œil. Elle est dérivée de la gaine dure-mérienne du nerf optique.

En avant, elle est traversée par les muscles oculomoteurs et leurs gaines aponévrotiques, participant ensuite à la formation de tendons musculaires s’insérant sur la sclérotique et des ailerons musculaires se réfléchissant jusqu’au rebord orbitaire.

 

La fonction de la capsule de Tenon est essentielle. Le manchon qu'elle forme autour des muscles joue, à l'endroit où il adhère aux muscles, le rôle d'une poulie déviant le trajet musculaire. La position d'une poulie d'un muscle droit est stable au cours des mouvements oculaires perpendiculaires à l'axe de ce muscle du fait de l'amarrage transversal et radiaire de la zone d'adhérence capsulo-musculaire.

 

Lors des mouvements suivant l'axe du muscle, la poulie se déplace de façon partiellement solidaire avec le globe oculaire. En réalité elle est positionnée de façon active pour accompagner les mouvements du globe oculaire.

 

Les anomalies touchant les poulies peuvent contribuer à ou être responsables d'un déséquilibre oculomoteur : une anomalie de position, une instabilité, un déplacement ou une adhérence pathologique d'une poulie peut être en cause.

Les composants du globe oculaire

Nous allons seulement présenter les trois tuniques de l’œil afin de comprendre où s’insèrent les muscles extrinsèques de l’œil. Nous ne rentrons pas dans les détails pour cette partie car elle ne présente pas un grand intérêt pour cette étude.

 

L’œil présente trois tuniques concentriques :

  • La sclérotique : Tunique superficielle prolongée en avant par la cornée. Elle donne insertion aux tendons des muscles oculo-moteurs. C’est ce qui est appelé le blanc de l’œil.

 

  • L’uvée : Tunique intermédiaire qui se divise en trois parties :
  • La choroïde, couche vasculaire (le rouge de l’œil) répartie sur les deux tiers postérieurs de l’œil
  • L’iris : diaphragme situé au tiers antérieur de l’œil et percé de la pupille. Il est responsable du myosis et de la mydriase
  • Le corps ciliaire qui est la jonction entre l’iris et la choroïde. Il fixe et modifie la courbure du cristallin

 

  • La rétine : Tunique profonde constituant la membrane sensorielle de l’œil et située au deux tiers postérieurs de l’œil.

Le système musculaire intra-orbitaire

Les muscles moteurs du bulbe oculaire sont au nombre de six : ce sont les muscles extrinsèques de l’œil. Ils permettent à l’œil de suivre le mouvement des objets, constituent une sorte d’hauban qui préserve la forme du bulbe oculaire et le maintient dans l’orbite.

 

Nous allons seulement décrire le muscle droit interne et droit externe, car la convergence oculaire est possible uniquement grâce à la contraction des muscles droits internes et au relâchement des muscles droits externes. Les autres muscles extrinsèques de l’œil ne rentrent pas en jeu dans le phénomène de convergence oculaire.

Le tendon de Zinn

Le tendon de Zinn est une formation fibreuse, solide, blanche qui s’insère sur la partie interne de la fente sphénoïdale. Il se dirige ensuite en avant et s’élargit pour former quatre bandelettes pour les muscles droits.

Le muscle droit interne

C’est le muscle le plus épais et le plus puissant.

Origine : Sur le tendon de Zinn entre les lamelles supéro-interne et inféro-interne.

Trajet : Il longe la paroi interne de l’orbite et traverse la capsule de Tenon.

Terminaison :

  • Insertion mobile : sur la partie antéro-interne de la sclérotique.
  • Insertion fixe : par l’aileron interne qui s’attache sur la crête lacrymale postérieure de l’unguis.

 

Action : Essentiellement adducteur, c’est le muscle de la convergence.

Innervation : Par la branche inférieure du nerf oculomoteur (IIIe nerf crânien).

Le muscle droit externe

Origine : Sur le tendon de Zinn, en dehors de l’anneau de Zinn ceinturant la partie large de la fente sphénoïdale.

Trajet : Se dirige vers le globe en longeant la paroi externe de l’orbite.

Terminaison :

  • Insertion mobile : sur la partie antéro-externe de la sclérotique.
  • Insertion fixe : par le puissant aileron externe au niveau du tubercule de Whitnall (sur le tubercule orbitaire du malaire).

 

Action : Abduction et donc antagoniste du muscle droit interne.

Innervation : Par l’abducens (VIe nerf crânien).

 

Les ailerons de ces muscles servent de poulies de renvoi lors de leurs contractions, maintiennent le globe dans sa position d’équilibre et lui évitent de se rapprocher des parois.

Lors de l’adduction de l’œil, l’aileron du droit interne se tend et celui du droit externe se détend et inversement lors de l’abduction.

Les fibres musculaires lisses des muscles oculomoteurs

Les muscles oculomoteurs présentent des fibres musculaires lisses innervées par le système nerveux sympathique d’origine cervico-dorsal.

 

Le centre de la voie sympathique est médullaire et s’étend du sixième segment cervical au deuxième segment dorsal. Ce centre est le centre cilio-spinal de Budge.

 

Les premiers neurones sortent du rachis au niveau des racines antérieures des nerfs rachidiens C7, C8 et D1 pour gagner ensuite l’angle de l’artère sous-clavière puis le ganglion cervical inférieur ou ganglion stellaire (situé au niveau de l’apophyse transverse de la septième cervicale et de la face antérieure de la première côte).

 

De là, les neurones gagnent le ganglion thyroïdien (au niveau de la sixième vertèbre cervicale) et font ensuite relais dans le ganglion cervical supérieur (au niveau de l’espace sous-parotidien postérieur en regard des apophyses transverses de la deuxième et troisième cervicale).

 

Du pôle supérieur du ganglion cervical supérieur, sortent les deuxièmes neurones formant le plexus péri-carotidien qui vont rejoindre le ganglion ciliaire sans y faire de relais pour ensuite gagner le globe oculaire.

 

Il existe également des fibres sympathiques qui suivent le trajet de l’artère ophtalmique et qui innervent la capsule de Tenon.

Magalie Quinti 

Ostéopathe à Beausoleil 

Cap d'Ail et Monaco


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